Login

"Marges arrière" La tension monte entre distributeurs et industriels

Une nouvelle fois, alors que les négociations commerciales pour 2004 sont en cours, la tension monte entre grandes surfaces et industriels sur les "marges arrière", ces sommes exigées par les premières auprès des seconds pour des services plus ou moins réels.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

L'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) a ainsi réclamé, mardi 25 novembre 2003 dans un communiqué, "un gel effectif des marges arrière en 2004". "Les grandes surfaces récoltent 30 milliards d'euros de marges arrières, sommes qu'elles demandent aux fabricants en échange d'avantages promotionnels. Cette pratique relève davantage du racket que de la négociation commerciale", avait estimé pour sa part l'an dernier l'UPA (l'Union Professionnelle Artisanale).
L'ANIA se déclare "préoccupée en raison du développement massif des outils promotionnels au bénéfice des politiques d'enseigne" (ex: cartes de fidelité, tickets de réduction, etc..) car, selon elle, "ces pratiques commerciales vont entraîner une augmentation des coûts commerciaux supportés par les industriels".
Le Secrétaire d'Etat au Commerce Renaud Dutreil, qui avait rendu publique le 26 mai dernier une circulaire qui visait une diminution des "marges arrière" de 1 à 2 points en moins par an, est fortement préoccupé par ce problème, bien avant le bilan de la circulaire qui doit être effectué dans un an. Pourtant ces "marges arrière", encore appelées "coopération commerciale", avaient déjà fait l'objet l'été 2002 d'un accord volontariste entre producteurs et distributeurs afin de réduire leur impact.
Les "marges arrière" représentent 30% du prix des produits des grandes marques dans la grande distribution contre 22% en 1999, selon un observatoire sur les "marges arrière" crée par l'ANIA. Dans un "point de vue" publié vendredi dernier par le quotidien économique "Les Echos", M. Dutreil souligne que "le climat ne s'améliore pas de façon significative".
M. Dutreil a "le sentiment que ce secteur pourrait fonctionner mieux dans l'intérêt bien compris des consommateurs, des commerçants et de leurs fournisseurs. Les prix des produits de grandes marques connaissent trop souvent une augmentation supérieure à l'indice des prix, les consommateurs se détournent des formes traditionnelles +à la française+, les PME fournisseurs se trouvent dans un certain nombre des cas +étranglées+ par des niveaux de coopération commerciale tels que leurs produits atteignent un prix inacceptable par le marché".
Pour le Secrétaire d'Etat "il est encore temps d'infléchir les pratiques commerciales antérieures, de rechercher (...) à stopper la dégradation tarifaire, à modérer l'évolution des tarifs et à définir en commun des engagements mutuels reposant sur des intérêts partagés et non sur de simples demandes d'avantages tarifaires supplémentaires". Dans le cas contraire, M. Dutreil menace en affirmant qu'"on ne pourrait durablement écarter le rique soit d'une nouvelle intervention du législateur (...) soit d'une déperdition dommageable à tous de notre potentiel de croissance économique".


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement